Les stages de sensibilisation à la sécurité routière constituent un véritable défi. Souvent appelés à tort « stage de récupération de points », leur véritable nom juridique est « stage de sensibilisation à la sécurité routière ».
Pour autant, les objectifs des participants et ceux des animateurs sont souvent bien différents en début de stage. Il y a ceux qui viennent surtout ou uniquement pour les points, et ceux qui ont envie d’amorcer un changement. Rendre sensible aux causes et aux conséquences des accidents de la route: une vaste mission !
Les animateurs ne possèdent pas de « baguette magique » et seuls les stagiaires qui auront envie de changer un petit quelque chose dans leur vie seront véritablement en mesure d’y parvenir.
L’idée générale des stages est de proposer aux participants une série de séquences leur permettant d’identifier les causes de leurs prises de risques. En apprenant à mieux se connaître, en prenant le temps de réfléchir à pourquoi on adopte tel ou tel comportement, on est plus à même de se corriger.
Le programme des stages comporte une partie appelée « tronc commun » qui sert principalement à générer une cohésion entre les participants, à mieux se connaître et à se constituer un langage commun.
Une fois la première phase passée, et en fonction des problématiques soulevées par le groupe, les animateurs vont pouvoir choisir d’axer la seconde partie du programme sur le thème de la vitesse, ou sur le thème des produits psychoactifs.
Quelle que soit la thématique générale choisie, le groupe va aborder différentes séquences à travers les étapes suivantes détaillées ci-dessous.
Dans cette partie, les représentations sociales sont évoquées. L’idée est de les identifier et de voir de quelles façons elles peuvent influencer nos comportements et nos prises de décision.
Dans un second temps, chacun au sein du groupe parle de ses attentes et le groupe fait l’auto-évaluation de ses comportements au volant.
Les influences, les éléments qui peuvent faire varier nos comportements de conduite, nécessitent une discussion à part entière. Elles peuvent être internes (venir de soi, de nos émotions…) ou externes (de notre environnement, des autres conducteurs…). Dans un second temps, il est important de faire des liens avec les sentiments d’auto-efficacité et de contrôle, avant de finir la phase d’analyse par un apport sur le contexte scientifique.
La dernière partie du stage donne lieu à un échange autour de la motivation et des stratégies. En effet, quand on désire modifier un comportement, une habitude, la motivation est très importante mais elle ne fait pas tout. Il faut mettre en place des stratégies pour corriger ses comportements à risque.
Les stages de sensibilisation à la sécurité routière sont très encadrés. Ils doivent obligatoirement se dérouler sur deux jours consécutifs, sur une durée de 14 heures.
Ils sont obligatoirement animés par deux animateurs : un animateur psychologue et un animateur expert en sécurité routière. D’un parcours initial différent, les animateurs suivent une formation commune pour pouvoir animer ce type de stage. Ils ne peuvent exercer ce métier qu’après avoir été formés et à condition d’être titulaire d’une autorisation d’animer délivrée par leur préfecture. Ils doivent également se soumettre à une obligation de formation continue.
Le programme de nos stages a été élaboré par des professionnels. Il s’inspire de modèles théoriques visant à impulser un changement d’attitude et de comportement chez le conducteur. Les modèles théoriques sont issus de la psychologie de la Santé, de la didactique, de la psychologie sociale et cognitive.
Les méthodes appliquées par les animateurs en stage privilégient l’auto-évaluation, l’autoréflexion, la discussion et le débat plutôt que des méthodes expositives qui sont moins motivantes et moins efficaces.
Voici quelques ressources théoriques qui ont inspiré le programme des stages :